Les conférences de l’EPJT

Parcours pro « Cycle de conférences EPJT » : retour sur les invités et les thèmes de l’année 2020-2021

Malgré cette année universitaire si particulière marquée par le contexte pandémique, l’EPJT est parvenue à inaugurer et à assurer avec réussite le Parcours Pro « Cycle de conférences », la plupart du temps en distanciel. Choisi par plusieurs étudiants de Master 2, ce parcours consiste, pour ces derniers, à proposer, préparer et animer plusieurs tables rondes et rencontres avec des professionnel(le)s des médias et/ou des expert(e)s d’une thématique.

Outre l’enrichissement de leur carnet d’adresses et la consolidation de leurs compétences organisationnelles, ce module permet aux étudiants concernés de se tester sur le format de l’animation de débats, de calibrer au mieux la durée et l’enchaînement des échanges, d’anticiper la projection d’éléments visuels nécessaires à une meilleure compréhension, de s’adapter en direct… toutes choses utiles vis-à-vis de leurs futurs employeurs.

Enfin, ces moments permettent évidemment aux membres de l’EPJT, qu’ils soient étudiants ou enseignants, de bénéficier de réflexions approfondies sur des sujets d’actualité et d’intérêt.

Le 24 novembre 2020, l’EPJT a ainsi reçu, en visioconférence, Gilles Vanderpooten, directeur-fondateur de Reporters d’Espoirs, pour comprendre la démarche du journalisme de solutions, les activités que cela recouvre et leurs enjeux, aussi bien pour les professionnels que pour les publics.

La table ronde du 17 décembre 2020, préparée et animée par Fabian Lavalade, avait, elle, pour intitulé « Vérifier avant publication/diffusion : de l’évidence aux exigences ». En dehors de la pratique du factchecking (sur laquelle l’EPJT met par ailleurs l’accent, notamment avec Factoscope), la vérification, par les journalistes, de leurs propres contenus en amont de toute diffusion, était au centre des débats.

Nos invités, Scott Sayare (rédacteur freelance principalement pour des magazines états-uniens), Gilles Van Kote (Le Monde, directeur délégué aux relations avec les lecteurs) et Yonathan Van der Voort (reporter et réalisateur pigiste en télévision), ont confronté le fonctionnement des rédactions pour lesquelles ils ont travaillé, avec multiples anecdotes et retours sur expérience.

L’auditoire a pu mesurer, entre autres, les différences culturelles, les chargés de vérification aux États-Unis allant par exemple jusqu’à recontacter les interlocuteurs des journalistes, ce qui en France est, dans une certaine mesure, vu comme un relatif manque de confiance à l’égard des collaborateurs.

Le 8 février 2021, conférence-rencontre autour de la carte de presse, préparée par Sophie Podevin. Notre invité, Claude Cordier, vice-président de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), a expliqué son rôle, celui de ses collègues au sein de la commission, les fonctionnalités et l’intérêt de la carte de presse ainsi que les modalités de son obtention, adaptées au contexte sanitaire. Il a également abordé la situation actuelle de la profession, à l’aide de plusieurs données statistiques, pour éclairer les étudiants sur leur future intégration professionnelle.

Le 16 février 2021, la table ronde « Journalisme et éducation face aux fausses infos » était préparée et animée par Thibaud Hue. Elle accueillait Alice Giraudon, professeure documentaliste, coordinatrice de l’émission radio du collège Alphonse-de-Lamartine, à Tours, Virginie Sassoon, directrice déléguée adjointe du [simple_tooltip content=’Centre de liaison pour l’éducation aux médias et à l’information’]Clemi[/simple_tooltip] et Élodie Hervé, journaliste pigiste, animatrice d’ateliers notamment via l’association La Chance.

Ces trois spécialistes des interventions d’éducation aux médias dans le cadre scolaire en ont discuté les enjeux, les variétés de pratiques et les limites, notamment en termes de moyens (humains, horaires et financiers).

La sensibilisation aux fausses informations et à leur circulation constitue une urgence ; elle impose de dompter le défi générationnel, en s’adaptant au public infantile et adolescent mais en ne s’y limitant pas. Ce que nos invitées ont souligné par plusieurs exemples d’initiatives et de perspectives.

Quelques jours plus tard, le 19 février 2021, la parole était cette fois donnée à Tania Louis, titulaire d’un doctorat en biologie, devenue médiatrice scientifique, à Nicolas Martin, journaliste et producteur de « La Méthode scientifique » sur France Culture, et à Caroline Tourbe, journaliste scientifique au Point (après l’avoir été pendant quinze ans à Science & Vie) et chroniqueuse radio. La table ronde « Médias et sciences : comment rendre accessible sans dénaturer ? » était préparée et animée par Sophie Podevin.

Les plaisirs et difficultés de la vulgarisation ont été abordés à l’heure où les sciences colonisent l’espace public et médiatique autant généraliste que spécialisé, qu’il s’agisse du dérèglement climatique, des nouvelles technologies, des préoccupations de santé évidemment, ou encore de la conquête de l’espace…

Sur ces sujets comme sur d’autres, les trois invités ont expliqué comment sélectionner les sources pertinentes : les réels experts pour les interviews et les études scientifiques non biaisées pour obtenir les bonnes infos. Les étudiants ont également été sensibilisés sur l’art de déjouer les pièges et d’intéresser les publics sans être simplistes.

Le cycle se poursuivait le 9 mars 2021 par une rencontre-conférence avec Mémona Hintermann, longtemps grand reporter à France 3 et ancienne membre du CSA, et à nouveau Gilles Vanderpooten, auteurs d’une étude sur le traitement journalistique de l’environnement. L’occasion d’évoquer la ténacité exigée dans le métier, les sources et ressources connues ou méconnues des journalistes, de discuter d’approches originales, des contraintes et des biais rencontrés lors des reportages.

Dans la continuité de deux des rendez-vous précédents, une master class assurée par Sophie Roland, membre du Solutions Journalism Network, était organisée le 23 mars 2021 : la journaliste et réalisatrice de télévision a affiné avec nos étudiants les enjeux autour du journalisme de solutions, autour de ses avancées, de ses risques et de ses acteurs, y compris par un prisme international.

Ce riche cycle de conférences trouvait son épilogue le 25 mars 2021 avec la table ronde « Journalisme rap : professionnalisation et questions de déontologie », préparée et animée par Thibaud Hue.

Trois journalistes spécialisés étaient invités : Raphaël Da Cruz (Booska-p, Mouv’ et Abcdr du son), Ouafa Mameche, elle aussi pour Mouv’ et Abcdr du son, présidente des éditions Faces Cachées, responsable éditoriale chez Red Bull Music France, et Brice Bossavie journaliste pigiste pour Libération, Society, Tsugi, L’Equipe et Abcdr du son.

Ils ont pu débattre de l’économie du journalisme rap, de ses évolutions, de leurs propres parcours et expériences, de l’équilibre entre proximité et distance à établir avec les professionnels de ce champ musical, de la sensibilité des artistes, et des enjeux vis-à-vis des publics soit eux-mêmes passionnés donc exigeants, soit totalement profanes.

Merci aux participants et participantes et rendez-vous la saison prochaine pour de nouvelles rencontres originales et instructives.

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