Dans le cadre de son cinquantenaire, en 2018,
l’EPJT a choisi de présenter le parcours de plusieurs journalistes formés à Tours,
au fil de portraits et d’interviews réalisés par les étudiants de deuxième année.
Vincent Bouffartigue soigne ses images
Vincent Bouffartigue est depuis vingt ans journaliste reporter d’images (JRI) pour France 2. Sa passion pour l’image l’a poussé sur les bancs de l’EPJT. Cet homme de l’ombre des journaux télévisés ne renie pas pour autant son premier amour : le cinéma.
« On raisonne toujours en terme d’image, même quand on ne bosse pas », sourit Vincent Bouffartigue. Ses enfants le lui font remarquer : difficile pour lui de ne pas analyser un film en détail quand il en regarde un. « Je sais néanmoins apprécier un bon long-métrage quand il en vaut la peine », désamorce l’intéressé. Ses cheveux bruns ébouriffés commencent à grisonner. Son teint légèrement bronzé témoigne de ses nombreux voyages au Maroc, à Gaza, au Liban, et au Moyen-Orient. Les « moments d’actualité brûlante », il en est familier, même s’il n’a jamais été envoyé dans un pays en guerre pour couvrir les conflits.
« Je veux faire du terrain »
À 46 ans, le journaliste se définit toujours comme un voyageur. « Quand on est JRI, le terrain nous appelle ». C’est en réponse à cet « appel » qu’il décide en janvier 2016 de quitter son poste de responsable adjoint du service JRI de France 2, qu’il occupait depuis 2011. Il redevient un JRI comme les autres. « Je veux faire du terrain », affirme-t-il. Aujourd’hui, Vincent Bouffartigue « s’éclate à tourner des images sur tous les sujets ». La « diversité » est d’ailleurs une caractéristique à laquelle il est très attaché. « J’aime le sport, j’aime la culture et l’environnement… Je ne refuse aucun sujet, d’autant que France 2 offre la chance aux JRI de toucher à tous les thèmes d’actualité. »
Ladite rédaction, jamais il n’aurait pensé l’intégrer durant sa jeunesse. Au lycée, Vincent Bouffartigue se prend à rêver d’une carrière dans le septième art. « J’ai grandi dans une famille très cinéphile, bien qu’aucun de mes parents ne travaille dans ce domaine : mon père était fonctionnaire des impôts », s’amuse-t-il.
Journaliste reporter d’image, « une révélation »
Les bras croisés, assis près d’un poste de montage vidéo, il se rappelle avec bonheur ses études post-bac. « J’ai eu la chance d’intégrer l’école de cinéma Louis Lumière, à Paris, en 1988, pour un cursus en deux ans. Voyant que le marché du travail allait être difficile à intégrer, j’ai pensé au journalisme ». Ce n’est qu’en 1996 que Vincent Bouffartigue saute le pas et intègre l’École Publique de Journalisme de Tours, en Année spéciale. « Ça a été une révélation », avoue-t-il.
Claudine Ducol, directrice des études à l’époque, se souvient bien de l’étudiant « aux grandes qualités humaines et professionnelles ». Vincent estime que leur rencontre a été déterminante pour la suite de son parcours. « C’est en partie grâce à elle que j’ai pu tenter la bourse Jean d’Arcy, en catégorie JRI, pour intégrer France 2 ». C’est également elle, qui, en 2005, lui propose de revenir à l’EPJT partager son expérience avec les étudiants de licence professionnelle en spécialité télévision. « Avec son expérience de l’image, il est un exemple pour les jeunes », déclare-t-elle. Une façon de boucler la boucle. Aujourd’hui, Vincent Bouffartigue aurait tout le loisir de s’adonner à sa passion : « Le cinéma ? J’y pense toujours. Mais mon métier de JRI est tellement fantastique que tenter le grand écran n’est pas encore d’actualité. »
Hugo Noirtault
Vincent Bouffartigue en 5 dates
5 février 1970
naissance à Fontainebleau
juin 1990
diplômé de l’école de cinéma Louis Lumière, à Paris
septembre 1996
intègre l’EPJT
juin 1997
lauréat de la bourse Jean d’Arcy en catégorie JRI
octobre 2006
devient intervenant pour les étudiants en licence professionnelle, spécialité télévision, à l’EPJT